22 de junio de 2016
Le premier officier transgenre d’Israël l’ambassade de Washington
Le premier officier transgenre d’Israël l’ambassade de Washington
En soutien au massacre d’Orlando, le lieutenant
Shachar proclame que le “monde entier” a le droit “d’être libre et d’être qui
il veut être”
SUR LE MÊME SUJET
WASHINGTON (JTA) – Quand Shachar a eu deux ans, elle a demandé à ses parents de garder les cheveux courts. Quand elle a eu cinq ans, elle leur a demandé de jeter toutes les jupes de son armoire.
Quand Shachar a eu 16 ans, il a réalisé qu’il était un garçon, et quand il a eu 19 ans, il a obtenu que l’armée, la bureaucratie la plus intimidante d’Israël, ajoute une poche à la chemise de son uniforme, une petite différence mais importante signifiant sa masculinité.
Shachar, qui est à présent lieutenant de l’armée israélienne, s’est exprimé lundi soir pendant un évènement organisé lundi à l’occasion du mois de la fierté homosexuelle à l’ambassade d’Israël à Washington D.C., expliquant d’un ton hésitant et nerveux comment il était devenu le premier officier transgenre. (Les noms de famille du personnel en service actif au sein de l’armée israélienne ne sont pas révélés.)
« C’est le droit du monde entier, d’être libre et d’être qui il veut être », a déclaré Shachar, une référence indéniable au massacre de la semaine dernière dans un club gay d’Orlando, perpétré par un homme qui avait prêté allégeance à l’Etat islamique.
La fusillade de masse, qui a tué 49 personnes, a lourdement pesé sur l’évènement. Omar Sharif Jr, le petit-fils de l’acteur égyptien, était également présent. Il a expliqué que la semaine dernière avait été un « cauchemar » pour lui, à la fois arabe et homosexuel.
Ron Dermer, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, a déclaré qu’il avait lui-même demandé, après le massacre, s’il devait ajouter les homosexuels à sa comparaison des juifs aux « canaris dans la mine de charbon », dont la vulnérabilité signale que la civilisation est menacée.
« Vous n’êtes pas seuls », a déclaré Dermer en s’adressant à la communauté LGBT. « Israël est avec vous. »
Mais cet évènement à l’ambassade, avec la participation de Shachar, avait été prévu longtemps avant le massacre d’Orlando. L’évènement célébrait l’évolution de l’armée israélienne dans son traitement des soldats homosexuels et transgenres.
Depuis les années 1960, l’armée israélienne a été progressive par défaut : exclure les homosexuels du service n’a jamais été logique dans un pays affrontant une menace perpétuelle. Les personnes transgenres sont interdites dans l’armée américaine, bien que le secrétaire à la Défense Ashton Carter a promulgué l’année dernière un moratoirede facto sur les licenciements et a créé un groupe de travail pour étudier le sujet.
Pour les Israéliens, il semblait stupéfiant que l’exclusion soit la norme aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne jusqu’il y a quelques années. Si vous avez les compétences et la volonté pour sauver des vies tout en risquant la vôtre, ont pensé les dirigeants du pays, il semblerait étrange dans la réalité israélienne que l’on s’interroge sur vos préférences amoureuses.
Et pourtant, cela ne signifie pas que l’armée soit un exemple d’ouverture. Les soldats homosexuels ont rapporté être harcelés, et dans certains cas n’ont pas obtenu des habilitations de sécurité. Leurs partenaires n’avaient pas le droit à certaines prestations.
Au début des années 1990, la Knesset avait voté des lois garantissant aux homosexuels une égalité totale dans l’armée et dans d’autres secteurs, et en 2013, une analyse du Times of Israël (en anglais) avait montré que la direction avait adopté l’ouverture. Cela avait en partie atteint les troupes, alors que dans d’autres secteurs, les préjugés homosexuels perduraient.
La manière dont Shachar a annoncé sa transsexualité illustre la façon dont, ces dernières années, l’armée s’est engagée non seulement à supprimer les barrières, mais aussi à changer d’attitude.
Shachar, qui aura bientôt 23 ans, s’est enrôlé il y a cinq ans, et a lutté pour savoir s’il le faisait en tant qu’homme ou que femme. Il avait au final choisi d’y aller en tant que femme, mais dans le bus l’emmenant vers la base de formation de Bakum, l’énorme base d’inscription du centre d’Israël, il a été irrité à l’idée de porter un uniforme de femme, qui est coupé différemment et n’a qu’une poche, pas deux.
« C’était la première et la dernière fois que je portais un uniforme de femmes », a déclaré Shachar à JTA pendant un entretien avant son intervention à l’ambassade. « J’ai pris des vêtements de femme. »
La politique était la politique, et il n’a pas pu obtenir de ses supérieurs de la base de formation qu’il l’autorise à porter un uniforme d’homme. L’un des commandants, cependant, a proposé un compromis : Shachar aurait le droit de porter le large uniforme de travail même quand l’uniforme plus officiel était demandé. L’uniforme de travail, conçu pour supporter la graisse et la saleté, est unisexe.
« Il bat le système », a déclaré Shachar en souriant, en parlant de son commandant avec l’argot hébreu utilisé par les soldats qui aiment contourner les régulations datées.
Et pourtant, Shachar était assez préoccupé des mentalités que, même si ses supérieurs connaissaient son secret, il a caché son genre à ses camarades. En tant qu’homme, il devait servir quatre ans, avec une option pour étendre ce temps.
Il a eu de bons résultats à l’unité d’analyse des comportements de l’armée, qui conseille l’institution sur des sujets de formation et d’organisation, et ses commandants l’ont recommandé pour le cours d’officier. Pendant qu’il suivait le cours, ils lui ont conseillé de révéler son secret à ses camarades.
« J’ai réalisé que le secret serait un problème si je voulais avoir une relation ouverte avec mes soldats », a déclaré Shachar.
Une semaine avant la fin du cours, il a dit la vérité à ses camarades. Quand il a été diplômé, il a été enregistré comme homme sur son certificat.
Shachar a commencé une thérapie hormonale et subira une chirurgie, financée par l’armée ; une fonction du système de santé d’Israël.
Plus récemment, il a adopté un rôle semi-officiel de conseiller auprès des autres soldats transgenres et a conseillé la responsable de la question des genres de l’armée israélienne, la Général de brigade Rachel Tevet-Wiesel, sur les sujets des transgenres.
Parmi les changements qu’il a recommandé, et qui sont à présent mis en oeuvre : le personnel parle maintenant des soldats selon leur genre choisi plutôt que selon leur genre de naissance. Les commandants prennent aussi en compte la préférence des soldats transgenres pour dormir à la base ou pas.
Les hommes transgenres rejoignent les hommes religieux comme minorité ayant droit à une exemption pour la barbe. Pour les hommes transgenres, « une barbe fait partie de votre personnalité », a déclaré Shachar en caressant la sienne.
Et ensuite vient l’uniforme : sur demande, les recrues recevront un uniforme selon leur identité de genre. Pour Shachar, cela a signifié avoir deux poches depuis qu’il est diplômé du cours d’officier.
« Pour moi, a-t-il déclaré, la différence est comme entre la terre et le paradis. »
Suscribirse a:
Enviar comentarios (Atom)
No hay comentarios:
Publicar un comentario