Le vice-président du Parlement russe a laissé entendre que les Juifs utilisaient leurs positions dans les médias et le gouvernement pour continuer le travail de leurs ancêtres qui « ont détruit nos églises ».

Lors d’une conférence de presse organisée mardi pour évoquer le projet de déplacer une cathédrale à Saint-Pétersbourg, Petr Tolstoy semblait accuser les Juifs d’être responsables de la persécution anti-religieuse sous le communisme. Il a parlé des descendants de personnes qui, en 1917, « sont sortis de leur Zone de Résidence » dans la déclaration des églises.
Le Zone de Résidence était une zone dans l’ouest de la Russie impériale au-delà de laquelle la plupart des Juifs n’étaient pas autorisés à s’installer. Cela a changé après la révolution bolchevique de 1917, où la Russie est devenue un pays communiste jusqu’en 1991.
La Fédération des communautés juives de Russie, l’un des plus grands groupes juifs du pays, a jugé que les déclarations de Tolstoy étaient antisémites.
Le rabbin Alexander Boroda, président de la Fédération des Communautés juives de Russie, et directeur général du musée, à accepté la distinction, à Paris, le 6 novembre 2016. (Crédit : autorisation).
Le rabbin Alexander Boroda, président de la Fédération des Communautés juives de Russie, et directeur général du musée, à accepté la distinction, à Paris, le 6 novembre 2016. (Crédit : autorisation).
« Ces déclarations proviennent généralement d’instigateurs irresponsables de campagnes antisémites », a déclaré Alexander Boroda, un rabbin Habad et président de la fédération, à Interfax mardi. « Quand nous entendons cela de la bouche du vice-président de la Douma lors d’une conférence de presse officielle, cela constitue une atteinte directe à la coexistence inter-ethnique dans le pays, et cela suscite des tensions ».
Boroda a ajouté qu’il s’attend à ce que les responsables « répondent » à la déclaration de Tolstoï.
Par ailleurs, un tribunal de première instance de la ville d’Ekaterinbourg a condamné la semaine dernière un chauffeur de taxi à 350 heures de service d’intérêt général après l’avoir déclaré coupable d’incitation à la haine en ligne contre les juifs.
Artemyu Podkorytov, a créé des pages dans l’homologue russe de Facebook dans lesquelles il luttait contre la « domination juive » en Russie et dans le monde.
Le président russe Vladimir Poutine parle au Musée juif à Moscou le 27 janvier 2015. (Crédit  AFP PHOTO / POOL / VASILY MAXIMOV)
Le président russe Vladimir Poutine parle au Musée juif à Moscou le 27 janvier 2015. (Crédit AFP PHOTO / POOL / VASILY MAXIMOV)
Dans l’ex-Union soviétique et l’Europe de l’Est, beaucoup considèrent que les Juifs sont responsables de l’oppression communiste, même si la minorité juive de ces pays était parmi les groupes les plus ciblés par les régimes communistes.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré en 2013 qu’au moins 80 % des membres du premier gouvernement soviétique étaient juifs.
Poutine, qui est souvent accusé de limiter les libertés civiles et de violer les droits de l’Homme, est largement considéré comme un président qui lutte contre l’antisémitisme et qui facilite une croissance sans précédent parmi les communautés juives russes.