JTA – Le président élu Donald Trump a une histoire complexe avec les juifs. D’une part, sa fille
Ivanka s’est convertie au judaïsme orthodoxe avant d’épouser
Jared Kushner, et il a parlé avec tendresse de ses petits-enfants juifs.
Dans le même temps, certains sympathisants de Trump s’identifient à des éléments antisémites de la droite alternative dite alt-right, et il est un des chouchous du suprématiste blanc
David Duke.
Dimanche, Trump a nommé
Stephen Bannon, ancien président de Breitbart News, un site qui entretient des rapports avec l’extrême-droite, au poste de chef de la stratégie, mesure qui a déclenché entre autres les critiques de la Ligue Anti-Diffamation (ADL).
Et pourtant, la horde de conseillers de Trump ne manque pas de juifs. Bien que le magnat de l’immobilier et ancienne star de la téléréalité ne nommera pas officiellement des membres de sa famille au Cabinet, à cause des lois fédérales anti-népotisme, voici un aperçu de ses conseillers juifs, leurs positions, et leurs potentiels rôles dans son administration.
Jason Dov Greenblatt
Jason Dov Greenblatt, avocat en droit de l’immobilier de Donald Trump et juif orthodoxe, est l’un des trois conseillers du président élu sur Israël. (Crédit : JTA/Uriel Heilman)
Greenblatt est un avocat immobilier pour Trump depuis 19 ans, et il est l’un des deux avocats juifs que Trump avait indiqué qu’il nommerait comme conseillers à propos d’Israël.
Juif orthodoxe, diplômé de Yeshiva University, Greenblatt avait étudié dans une yeshiva en Cisjordanie et y a même effectué des tours de garde armée.
Ce père de six enfants, originaire de Teaneck, dans le New Jersey, n’a aucune expérience politique. Greenblatt a dit s’être entretenu avec des personnes au gouvernement israélien, mais n’a pas eu de contact avec des Palestiniens depuis ses études en yeshiva.
Il a cité l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) comme l’une de ses principales sources d’informations au sujet de l’État juif, et a aidé Trump à rédiger le
discours qu’il a prononcé lors de la conférence annuelle du groupe en mars.
Greenblatt, qui se dit en faveur de la solution à deux états, a sous-entendu que Trump adoptera une attitude de laissez-faire dans la mise en place de la paix.
« Il n’imposera pas de solution à Israël », a déclaré Greenblatt à la radio de l’armée israélienne la semaine dernière.
Il a également affirmé que Trump « ne perçoit pas les implantations juives comme un obstacle à la paix ».
David Friedman
David Friedman, conseiller sur Israël de Donald Trump, pendant un évènement pro-Trump à Jérusalem, le 26 ocotbre 2016. (Crédit : Raphael Ahren/Times of Israel)
Avec Greenblatt, Trump a nommé Friedman, âgé de 57 ans, comme conseiller au sujet d’Israël.
Friedman, expert en faillites et associé dans le cabinet d’avocats Kasowitz à New York est depuis longtemps l’avocat du président élu.
Ce fils de rabbin conservateur, dont la famille est proche des candidats républicains (sa famille avait accueilli Ronald Reagan pour un repas de Shabbat en 1984, l’année où il reconduit son mandat), vit à Woodmere, New York et possède une maison dans le quartier de Talbiyeh, à Jérusalem, selon Haaretz.
Friedman a fait part de ses doutes sur la solution à deux états, pilier de la politique de la région. Avant que le parti républicain ne publie un programme omettant de mentionner la solution à deux états, il a déclaré qu’il serait peut-être temps pour le parti de rejeter cette idée.
« La solution à deux états est peut-être une réponse, mais je ne pense plus que ce soit la seule réponse », affirme-t-il en juillet.
Friedman a également déclaré que l’annexion de la Cisjordanie ne serait pas préjudiciable au statut d’Israël en tant qu’État juif.
Jared Kushner
Jared Kushner en 2011 (Crédit : Peter Foley/Bloomberg/Getty Images)
Kushner, le rejeton de 35 ans de l’une des familles les plus puissantes de New York, et depuis 2009, époux d’Ivanka, a joué un rôle crucial dans la campagne du président élu, et notamment vis-à-vis d’Israël.
Il a travaillé sur le discours de Trump pour la conférence annuelle de l’AIPAC, qui a valu à Trump une standing ovation, et à aider à préparer un voyage en Israël pour son beau-père l’année précédente. (Trump a annulé son voyage après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a critiqué l’interdiction d’entrée des musulmans aux États-Unis.)
Trump semble être sous le charme de Kushner, qu’il appelle souvent son « gendre fantastique », lorsqu’il évoque ses positions pro-Israël.
Kushner, un juif orthodoxe qui vit avec sa femme et leurs trois enfants dans l’Upper East Side de Manhattan, est peut-être devenu célèbre lors de la campagne, mais il était déjà familier des feux de la rampe.
En 2006, à l’âge de 25 ans, il a acheté le journal Observer. Deux ans plus tard, il devient PDG de la société de son père, Kushner Properties, quatre ans après l’incarcération de son père pour évasion fiscale, donations de campagnes illégales et subornation de témoin.
En 2015, le magazine Fortune a inclus Kushner dans sa liste des « 40 personnes de moins de 40 ans les plus influentes dans le monde des affaires ».
Ivanka Trump
Ivanka Trump s’adresse à la Convention nationale républicaine, à Cleveland, Ohio, le 21 juillet 2016. (Crédit : AFP/Brendan Smialowski)
La fille de Trump, Ivanka, 35 ans, qui s’est convertie au judaïsme orthodoxe, a servi de façade polie et douce à la campagne de son père.
Cette femme d’affaires, dont la marque est centrée sur le pouvoir d’action des femmes actives, a soutenu son père lorsque des enregistrements l’accusant d’agressions sexuelles ont été diffusées.
Ivanka a tenté, parfois sans succès, de convaincre son père de nuancer ou des retirer certains de ses propos les plus incendiaires, notamment lorsqu’il a qualifié les mexicains d’immigrants violeurs, selon le New York magazine.
Elle est la fondatrice de Ivanka Trump Collection, une ligne de produits mode de lifestyle, et officie en tant que vice-présidente exécutive du développement et des acquisitions pour la Trump Organization, la société de son père.
Ivanka, qui a donné naissance à son troisième enfant en mars, est affiliée à la synagogue Kehilath Jeshurun avec Kushner, et dépeint sa famille comme « assez pratiquante ».
Elle a été incluse dans la liste des « 40 personnes de moins de 40 ans les plus influentes dans le monde des affaires » de Fortune un an avant son mari.
Boris Epshteyn
Boris Epshteyn pendant “White in America” de SiriusXM aux studios SiriusXM à New York, le 30 juin 2015. (Crédit : Ilya S. Savenok/Getty Images for SiriusXM via JTA)
Epshteyn, 34 ans, est un tacticien et ardent défenseur de Trump, et est apparu comme le remplaçant du président élu dans de nombreuses émissions de télévision plus d’une centaine de fois, analyse le New York Times.
Banquier d’affaires new-yorkais, avocat financier, Epshteyn a travaillé en tant qu’adjoint à la communication pour la campagne présidentielle du sénateur John McCain en 2008, concentrant ses efforts sur sa rivale Sarah Palin, alors gouverneure de l’Alaska.
Selon Politico, Trump envisagerait d’attribuer à Sarah Palin le poste de Secrétaire de l’Intérieur.
Ephsteyn, d’origine moscovite, a émigré vers les États-Unis en 1993.
En tant que russophone, qui a modéré un panel en faveur de l’investissement à Moscou, il pourrait être un atout pour Trump dans ses relations avec la Russie. Trump a en effet manifesté son intention d’améliorer les liens avec le président Vladimir Poutine.
Mais le tempérament d’Epshteyn pourrait le disqualifier. Les animateurs de télévision le décrivent comme « très combattant », « abrasif », et en 2014, Epshteyn a été inculpé pour délit d’agression après avoir été impliqué dans une bagarre dans un bar.
Les charges ont été abandonnées après qu’Epshteyn a accepté d’être suivi pour gestion de la colère, et d’accomplir des travaux d’intérêt général.
Stephen Miller
Stephen Miller dans le hall de la Trump Tower à New York, le 11 novembre 2016. (Crédit : Drew Angerer/Getty Images via JTA)
Miller, 30 ans, a joué un rôle crucial dans la campagne de Trump, chauffant les foules lors des rassemblements, rédigeant des discours, et notamment le discours d’acceptation du président-élu à la Convention Républicaine Nationale.
Miller, qui se décrit comme « un juif pratiquant », a rejoint la campagne de Trump et a gravi les échelons rapidement pour devenir « l’une des personnes les plus importantes de la campagne », selon les dires du directeur de campagne de Trump au Wall Street Journal.
Il avait déjà travaillé pendant 7 ans en tant qu’adjoint du sénateur Jeff Sessions, représentant de l’Alabama, et l’a aidé à projeter l’abolition d’une réforme sur l’immigration.
Certains des arguments de Sessions étaient similaires aux déclarations sèches et controversées de Trump sur la question, notamment la constructions d’un mur à la frontière mexicaine, et l’interdiction d’entrée sur le territoire pour les musulmans.
Bien que Miller ait grandi dans une famille libérale dans le sud de la Californie, il a été attiré vers la cause conservatrice très jeune.
Alors qu’il était encore lycéen, il a écrit une lettre au rédacteur d’un journal local, dans laquelle il critiquait son école parce qu’elle fournissait gratuitement des préservatifs, et que les annonces étaient faites en anglais et en espagnol, en autres choses.
Steve Mnuchin
Steven Mnuchin pendant City Harvest: An Event Of Practical Magic à New York, le 24 avril 2014. (Crédit : Andrew H. Walker/Getty Images for City Harvest via JTA)
Mnuchin, ancien cadre chez Goldman Sachs, a travaillé comme directeur financier pour Trump durant la campagne, avec comme objectif, ramasser un milliard de dollars pour le candidat.
Trump et Mnuchin sont amis depuis 15 ans, et avant d’être responsable des finances de la campagne de Trump, Mnuchin officiait comme conseiller.
Il fait partie de ce que le New York Times décrit comme « l’une des familles les plus influentes » de l’élite de Manhattan.
Mnuchin et son père se sont enrichis après avoir travaillé pour Goldman Sachs.
Le jeune Mnuchin a aussi cofondé la société de divertissement RatPac-Dune Entertainment, qui a travaillé sur des succès hollywoodiens, notamment Avatar et Black Swan.
Certains ont considéré que les liens entre Trump et Mnuchin sont inhabituels, parce que le magnat de l’immobilier a dénigré Goldman Sachs à plusieurs reprises.
Mais cela ne semble pas avoir entravé les relations professionnelles. Trump envisagerait d’attribuer à Mnuchin le poste de secrétaire au Trésor, selon Politico.
Lewis Eisenberg
Lewis Eisenberg (Crédit : capture d’écran YouTube via JTA)
Eisenberg, chef du capital privé de Granite Capital International Group, est le directeur financier du Republican National Committee.
Il fait partie des quelques membres du conseil de la Republican Jewish Coalition qui n’ont pas fui la candidature de Trump, et il était un contributeur important en faveur de groupes qui soutenaient l’élection de Trump.
Seulement 9 membres du conseil de la RJC sur 55 ont donné pour Trump.
Avec Mnuchin, il a œuvré pour lever des fonds pour le candidat.
Eisenberg a grandi dans le New Jersey, selon The Forward, et la rumeur plane sur sa possible nomination au poste de secrétaire du Commerce dans l’administration de Trump.
Il était président de Port Authority de New York et du New Jersey lors des attentats terroristes du 11 septembre.
Eisenberg a déclaré au JTA qu’il était « très enthousiaste » au sujet de la présidence de Trump, qui qualifie de « défenseur d’Israël, défenseur de la justice et de l’ordre ».
Michael Glassner
Michael Glassner (Crédit : capture d’écran YouTube via JTA)
Glassner n’était pas étranger aux campagnes républicaines lorsque Trump l’a nommé l’an dernier directeur politique national.
Il a travaillé comme directeur des opérations vice-présidentielles pour la campagne de McCain en 2008 et a géré la campagne de George W. Bush dans l’Iowa en 2000.
Il a également travaillé avec Palin et avec le sénateur Bob Dole, un ancien candidat à la présidentielle.
Comme de nombreux autres conseillers juifs de Trump, Glassner manifeste ouvertement son soutien à Israël.
Avant de rejoindre la campagne de Trump, il a travaillé comme directeur politique pour l’AIPAC Southwest Regional.
Glassner a salué le mouvement anti-establishment, et a déclaré au Jewish Insider que son expérience avec Palin, et le fait qu’il vive dans le New Jersey et non pas à Wahsington DC fait de lui un allié dans la communication de la politique externe de Trump.
Il a aussi été haut conseiller pour Eisenberg quand celui-ci était président de Port Authority.
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