12 de marzo de 2018

Londres et Ryad appellent à « désarmer le Hezbollah et à freiner l’Iran »

Londres et Ryad appellent à « désarmer le Hezbollah et à freiner l’Iran »

Dans un communiqué conjoint, les gouvernements ont convenu du fait que le groupe terroriste libanais et son influence déstabilisante doivent être contrés

La Première ministre britannique Theresa May, à gauche, salue le prince héritier Mohammed bin Salmanà droite, à l'entrée du  10 Downing Street dans le centre de Londres, le 7 mars 2018 (Crédit : AFP PHOTO / Tolga AKMEN)
La Première ministre britannique Theresa May, à gauche, salue le prince héritier Mohammed bin Salmanà droite, à l'entrée du 10 Downing Street dans le centre de Londres, le 7 mars 2018 (Crédit : AFP PHOTO / Tolga AKMEN)
L’Arabie saoudite et le Royaume-Uni ont promis dans un communiqué conjoint paru samedi de renforcer les liens et la coopération stratégique sur des questions d’intérêt commun, notamment dans les efforts visant le désarmement du Hezbollah et l’affaiblissement de l’influence régionale de l’Iran, a rapporté la presse saoudienne.
Selon l’Agence de presse saoudienne, la Première ministre britannique Theresa May et le prince héritier Mohammed bin Salman, à la fin de la visite de ce dernier à Londres, ont convenu que le gouvernement libanais devait être soutenu pour élargir son contrôle sur le territoire libanais et les deux hauts-responsables ont également évalué qu’il était important « de désarmer les milices du Hezbollah et de se confronter au rôle déstabilisant de ce dernier ».
Les deux nations ont également déterminé des secteurs de coopération, notamment l’éducation, les sciences, les technologies et la finance.Les deux pays ont également évoqué la nécessité pour l’Iran « de se conformer aux principes de bon voisinage et de la non-intervention dans les affaires intérieures des pays » et « de prendre des mesures concrètes et pratiques pour construire la confiance et résoudre les différends avec les pays voisins à l’aide de moyens pacifiques ».
Hassan Nasrallah donne un discours télévisé le 20 novembre 2017 (Crédit : AFP / ANWAR AMRO)
Bin Salman a également été accueilli au Royaume-Uni par la reine Elizabeth II.
May a défendu cette invitation lorsqu’elle a été interrogée au parlement sur les raisons qui ont justifié que le Prince Mohammed a bénéficié de tous les honneurs au cours de cette visite de trois jours.
« Le lien que nous entretenons avec l’Arabie saoudite est historique, il est important et il a sauvé les vies de centaines de personnes potentielles dans le pays » en raison de la coopération dans la lutte contre le terrorisme, a-t-elle dit aux députés.
« Leur implication au Yémen est venue à la demande du gouvernement légitime yéménite, elle a été appuyée par le conseil de sécurité de l’ONU et, en cela, nous la soutenons ».
Ce conflit qui dure depuis trois ans – qui a commencé par l’intervention dirigée par l’Arabie saoudite visant à combattre les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran – a laissé 22,2 millions de personnes en situation de dépendance face aux aides alimentaires, selon les chiffres des Nations unies.
Le leader du parti du Labour d’opposition, Jeremy Corbyn, a accusé le gouvernement de May de « collusion » dans les crimes de guerres par la vente d’armes à l’Arabie saoudite, suggérant même que les conseillers militaires britanniques « dirigent ce conflit ».
May a répondu que sa relation avec le Prince Mohammed avait déjà aidé à soulager la crise humanitaire en adoucissant le blocus saoudien mis en place dans les ports au Yémen suite à une rencontre au mois de décembre.
Les deux hauts-responsables se sont entretenus à Downing Street pour évoquer les réformes en Arabie saoudite, le commerce, les relations d’investissements ainsi que la coopération dans les secteurs de la défense et de la sécurité.
Le prince héritier a noté qu’il existait dorénavant « d’énormes opportunités » pour stimuler les liens commerciaux après le Brexit.
« Je n’ai aucun doute sur le fait que cette relation soit très profonde », a-t-il ajouté. « Et elle est différente, elle ne concerne pas seulement la politique, ou l’armée, ou les renseignements, elle est aussi sociale et économique ».
Suite aux entretiens entre les deux responsables, une porte-parole de Downing Street a fait savoir que May « a salué les réformes récentes en Arabie saoudite, notamment en ce qui concerne les femmes » et qu’elle a évoqué les « inquiétudes profondes » du Royaume-Uni suscitées par la situation humanitaire au Yémen.
« La première ministre et le prince héritier se sont accordés sur l’importance d’un accès total – aux points de vue humanitaire et commercial – notamment par le biais ses ports et sur le fait que seule une solution politique est apte à mettre un terme au conflit et aux souffrances humanitaires au Yémen ».
La porte-parole a indiqué que ce sommet avait été l’occasion de marquer « une ambition historique » , celle du développement à hauteur de 90 milliards de dollars du commerce et des opportunités d’investissements bilatérales dans les années à venir dans des secteurs allant de l’éducation à la défense.
Elle a ajouté que ce développement inclurait des investissements directs au Royaume-Uni et un « nouvel approvisionnement direct de l’Arabie saoudite auprès d’entreprises britanniques ».

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