Salah Abdeslam, seul terroriste des attentats du 13 novembre à Paris en vie, a été transféré dans la nuit de mardi à mercredi de Belgique en France, rapporte le Figaro.
Le parquet de Paris a déclaré que « le mandat d’arrêt lui a été notifié après son arrivée à 9h05 sur le territoire national » français.
Salah Abdeslam a été arrêté mi-mars par les autorités belges après une traque de plusieurs mois. Fin mars, le principal suspect des attaques terroristes de Paris avait déclaré être prêt à collaborer avec la justice française.
Sven Mary, avocat belge de Salah Abdelslam, est apparu soulagé de se débarrasser de ce dossier encombrant, rapporte Libération.
« Si j’avais été au courant des attentats de Bruxelles, je n’aurais peut-être jamais commencé à m’occuper de ce dossier, » avait déjà souligné l’avocat.
Avant le transfert de son client à Paris, il a déclaré que cette défense ne lui a rapporté que des « emmerdes. »
« J’ai été agressé à plusieurs reprises, soit verbalement, soit physiquement. Deux types m’ont même attendu devant mon cabinet et il y a eu un échange de coups, mais je sais me défendre. A plusieurs reprises, la police a dû escorter mes filles à l’école ».
D’autre part, il est revenu sur le profil de son ancien client. « C’est un petit con de Molenbeek issu de la petite criminalité, plutôt un suiveur qu’un meneur. Il a l’intelligence d’un cendrier vide, il est d’une abyssale vacuité. »
Selon Sven Mary, Salah Abdeslam « croit vivre dans un jeux vidéo ». Il est l’illustration parfaite de la génération internet. « Je lui ai demandé s’il avait lu le Coran, ce que j’ai fait, et il m’a répondu qu’il avait lu son interprétation sur Internet. »
« Lui et ses copains ont réussi à rendre antipathique toute une religion, » déclare l’avocat. Il souligne par ailleurs le contexte malsain de la défense du suspect. « Les Arabes me félicitent, alors que les non-Arabes me jettent des regards haineux.»
Après l’arrestation du suspect, Sven Mary avait déclaré que Salah Abdeslam est d’une importance capitale pour l’enquête. « Je dirais même qu’il vaut de l’or, » avait-il indiqué fin mars.
Pour l’avocat, il faut aujourd’hui installer une relation de confiance, sur le long terme, avec Salam Abdelslam pour remonter et retracer son parcours de radicalisation jusqu’aux attentats.