Un couple et deux jeunes hommes soupçonnés d’avoir envisagé des attentats terroristes sur le sol italien et de partir combattre en Syrie en emmenant leurs deux jeunes enfants, ont été arrêtés jeudi matin, a annoncé le parquet de Milan (nord).
Les suspects projetaient en particulier un attentat vraisemblablement à Rome, qu’ils qualifient de « lieu de référence pour tous les chrétiens », a expliqué lors d’une conférence de presse le procureur de Milan, Maurizio Romanelli.
Dans des enregistrements de conversations entre les différents protagonistes, les enquêteurs ont identifié des menaces contre l’ambassade d’Israël à Rome et le Vatican.
Le couple, résidant à Lecco, sur le lac de Côme (nord), comptait rejoindre la Syrie avec ses enfants de 2 et 4 ans, pour y combattre aux côtés de l’organisation Etat islamique (EI).
Un ressortissant marocain de 23 ans, frère d’un homme expulsé d’Italie en janvier 2015 sur des soupçons de terrorisme, se serait joint à eux. Un autre Marocain a également été arrêté.
Tous sont soupçonnés de « participation à une entreprise ayant pour finalité le terrorisme international ».
Le couple et ces deux jeunes hommes étaient en contact avec un autre couple, rencontré à Lecco et déjà parti vers la zone de conflit à la frontière irako-syrienne en février 2015, contre qui un mandat d’arrêt a également été émis.
Selon les premiers éléments, ce couple déjà parti en Syrie est composé d’une Italienne convertie à l’islam depuis huit ans, Alice Brignoli, et d’un ressortissant marocain, Mohamed Koraichi, arrivé en Italie pour y travailler comme soudeur.
C’est Koraichi qui, depuis la Syrie, a parlé « d’agir d’une façon, n’importe laquelle, dans un lieu, n’importe lequel », dans le but de « toucher l’Etat italien ».
Fils d’une famille musulmane qui ne fréquentait pas les mosquées, Mohamed Koraichi s’était fiancé avec Alice, renommée Aïcha, et tous deux avaient commencé à se radicaliser.
A la naissance de leur second enfant, ils s’étaient éloignés encore plus de ceux qu’ils considéraient comme « infidèles ». Et en mai, la mère de la jeune femme a signalé aux autorités italiennes la disparition de sa fille, de son gendre et de leurs trois enfants.
Avant de partir, Aïcha avait laissé un billet dans sa maison, demandant à ne pas être recherchée.
Sur des images récupérées via la messagerie instantanée Whatsapp sur le profil de Koraichi, les enquêteurs ont reconnu les enfants du couple, vêtus comme des combattants jihadistes et appelant au martyre, le doigt pointé vers le ciel.