Les anciens chefs d’Etat-major de l’armée israélienne Benny Gantz et Gabi Ashkenazi ont annoncé jeudi soir qu’ils lançaient un nouveau mouvement culturel avec l’ancien ministre de l’Education de Yesh Atid, Shai Piron. Tous deux ont souligné que ce nouveau mouvement, « Pnima » (qui se traduit par « au sein de », « dedans ») est apolitique et ne cherche pas à évincer Netanyahu du pouvoir.
« Ce n’est pas un mouvement politique, qui n’a pas pour objectif de renverser quiconque, et certainement pas Netanyahu. Ses objectifs sont de mettre en place un programme d’espoir et pas de peur, à un moment où les graines de la peur sont plantées dans toutes les directions », a déclaré à la Deuxième chaîne Piron, qui est aussi rabbin.
Ashkenazi, et son successeur immédiat à la tête de l’armée israélienne, Gantz, se sont rencontrés jeudi soir au domicile de Piron, avec des militants politiques importants de tout le spectre politique.
Selon Haaretz, qui a appelé Pnima une « organisation pédagogique et sociale », le nouveau mouvement essaie d’unifier Israéliens laïcs et religieux sur des bases communes.
Gantz avait discuté jeudi de sa possible entrée en politique pendant une rencontre avec des étudiants à Beer Sheva. Son mandat de chef d’Etat-major a pris fin en février, et la loi requiert que les anciens hauts gradés doivent attendre une « période de refroidissement » de trois ans avant d’entrer en politique.
Shai Piron pendant une réunion de Yesh Atid à la Knesset, le 2 août 2015. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Shai Piron pendant une réunion de Yesh Atid à la Knesset, le 2 août 2015. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
« Je ne pense pas être le sauveur d’Israël, et je ne pense pas qu’il n’y ait pas de bonnes personnes dans la société israélienne. Je n’ai pas encore pris la décision d’entrer ou non en politique », a déclaré Gantz aux étudiants, selon la Deuxième chaîne.
L’ancien chef d’Etat-major a cependant critiqué la direction politique actuelle. « Il y a une différence entre diriger et être premier, a-t-il déclaré. A mon avis, le changement de la société israélienne viendra du bas de l’échelle, et pas du haut. »
Gantz a de plus déclaré vendredi qu’Israël ne faisait face actuellement à aucune menace existentielle, mais a prévenu qu’un Iran nucléaire ou un Etat islamique (EI) en possession d’armes chimiques ou biologiques pourraient changer cette équation.
« Il doit y avoir une victoire totale sur l’EI, au point de son élimination », a également déclaré Gantz à des étudiants à Haïfa, selon le site d’informations Ynet. « C’est le genre d’idéologie et le genre d’organisation dont l’existence ne peut être contenue par le monde libre. Il doit y avoir une guerre sur le terrain, même par des forces internationales, mais nous devons nous assurer que les coalitions locales au Moyen Orient s’occupent [de garantir] que ce phénomène ne réapparaisse pas. »
L'ancien chef d'Etat-major de l'armée israélienne Gabi Ashkenazi. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
L’ancien chef d’Etat-major de l’armée israélienne Gabi Ashkenazi. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Un sondage de novembre 2015 de la Deuxième chaîne avait montré Gantz vainqueur sur Netanyahu dans une élection au poste de Premier ministre. Gantz était un choix bien plus populaire que Netanyahu comme Premier ministre quand il n’était pas identifié à un parti politique en particulier, selon le sondage, et battait toujours Netanyahu, mais plus étroitement, comme chef d’un parti de centre gauche.
Il existe en Israël une longue tradition de dirigeants militaires entrant en politique. Les anciens Premiers ministres travaillistes Ehud Barak et Yitzhak Rabin ont tous deux été chefs d’Etat-major, comme les anciens ministres de la Défense Moshe Dayan, Shaul Mofaz et Moshe Yaalon. Un autre ancien chef militaire, Amnon Lipkin-Shahak, a autrefois été ministre du Tourisme et des Transports.