S’éloignant des positions des Etats-Unis et de l’Union européenne (UE), Israël a décidé que, pour l’instant, il n’allait ni soutenir ni s’opposer à l’indépendance de la Catalogne, a annoncé un site d’information israélien.
L’Espagne avait demandé vendredi qu’Israël adopte la position de nombreux autres pays occidentaux qui ont rejeté la déclaration d’indépendance de la région de Barcelone, a indiqué NRG lundi. La déclaration avait été précédée d’un vote à bulletin secret des élus du gouvernement régional de Catalogne, région semi-autonome du nord-est du royaume.
Les responsables diplomatiques israéliens ont cependant décidé, après des discussions internes, de ne pas s’opposer et de ne pas soutenir l’indépendance déclarée de la Catalogne, jugée illégale et anticonstitutionnelle par l’Espagne.
Les efforts de Madrid pour préserver l’intégrité du pays bénéficient du soutien constant du gouvernement américain, a indiqué Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat américain. Les Etats-Unis « soutiennent les mesures constitutionnelles du gouvernement espagnol pour maintenir l’Espagne forte et unie », a-t-elle dit ce week-end dans un communiqué.
Manifestation contre l'indépendance de la Catalogne à Barcelone, le 29 octobre 2017. (Crédit : Pierre-Philippe Marcou/AFP)
Manifestation contre l’indépendance de la Catalogne à Barcelone, le 29 octobre 2017. (Crédit : Pierre-Philippe Marcou/AFP)
Selon NRG, la neutralité d’Israël est une réaction à l’hostilité affichée sur la scène internationale par l’Espagne, qui finance notamment des organisations anti-Israël et a souvent critiqué les actes de l’Etat juif dans le cadre du conflit israélo-arabe plus vivement et plus ouvertement que d’autres pays de l’Union européenne.
De plus, le soutien à Israël est plus important en Catalogne que dans d’autres régions espagnoles, selon NRG. L’Espagne est un royaume de 17 régions semi-autonomes.
Soutenir l’indépendance catalane aurait un coût sur la scène diplomatique, en séparant Israël de ses alliés occidentaux, selon l’article.
Manifestation du mouvement BDS à Barcelone, en Espagne, en juin 2014. Illustration. (Crédit : capture d'écran YouTube)
Manifestation du mouvement BDS à Barcelone, en Espagne, en juin 2014. Illustration. (Crédit : capture d’écran YouTube)
Mais ACOM, une organisation madrilène pro-israélienne, a réfuté lundi dans un communiqué l’idée qu’une Catalogne indépendante serait un allié d’Israël. Elle a rappelé que Barcelone, la capitale de la région, était l’une des 50 municipalités espagnoles à avoir adopté officiellement une politique de boycott d’Israël. L’ACOM a aussi rappelé différentes déclarations antisémites de politiciens catalans.
L’association a aussi rappelé que, malgré des conflits, Israël et l’Espagne maintenaient une relation amicale.
En 2014, le parlement espagnol avait voté une motion de soutien à un état palestinien. Contrairement à des votes similaires au Royaume-Uni, en France et en Belgique, la motion de soutien espagnole dépendait de l’achèvement des négociations entre Israël et les Palestiniens, ce qui avait été vu comme une victoire diplomatique pour Israël.
Ces dernières années, la justice espagnole a réprimé des institutions publiques ayant adopté une politique de boycott de l’Etat juif en annulant ces motions, jugées anticonstitutionnelles et discriminatoires.
La Fédération des communautés juives d’Espagne a annoncé vendredi son opposition aux efforts sécessionnistes catalans.