Boston – Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a prévenu mercredi que les violences entre Israéliens et Palestiniens risquaient d’ « échapper à tout contrôle », appelant les dirigeants à faire des compromis à « un moment charnière ».
« Nous sommes très préoccupés par la violence et le risque de voir la situation échapper à tout contrôle », a déclaré à Boston (nord-est des Etats-Unis), le chef de la diplomatie américaine de retour d’une visite à Jérusalem.
« Au cours des mois écoulés, nous avons encouragé les deux parties à prendre des mesures directes pour réduire les tensions et montrer un véritable engagement vers une solution à deux Etats », a-t-il poursuivi.
« Je pense que nous atteignons un moment charnière où les deux parties doivent prendre des décisions importantes pour le futur et nous espérons qu’elles feront des choix qui feront avancer les perspectives d’une paix durable », a insisté Kerry.
Les entretiens menés la veille entre Kerry et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, puis le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas n’ont donné lieu a aucune annonce concrète, semblant justifier le peu d’espoir placé dans ces rencontres.
Son déplacement, au moment où de nombreux actes de violences ont réveillé le spectre d’une nouvelle intifada, avait pour objectif de faire émerger des mesures concrètes pour apaiser les esprits, selon Washington.
Mais il est reparti sans percée concrète et a affirmé qu’il continuerait à faire pression sur les deux dirigeants les prochaines semaines.
Lors de sa rencontre avec Netanyahu, le dirigeant israélien a déclaré qu’Israël accepterait uniquement de prendre des mesures pour améliorer la sécurité et la situation économique des Palestiniens en Cisjordanie une fois que le calme ne sera pas entièrement restauré, selon un haut responsable israélien.
Netanyahu a également déclaré qu’il n’y aurait pas gel de la construction des implantations et Israël n’autoriserait les plans de construction des Palestiniens que si les États-Unis reconnaîssait la construction par Israël dans les blocs d’implantation, selon le responsable.
Kerry aurait rejeté une proposition israélienne d’arrêter la construction dans les implantations périphériques en échange de la reconnaissance de la construction dans les grands blocs qu’Israël espère garder dans un accord final.
Avant de rencontrer Netanyahu, Kerry a exprimé son soutien aux actions d’Israël à se défendre contre la vague de terrorisme palestinien, affirmant que son arrivée dans la région s’est fait à un moment « très troublé ».
« De toute évidence, aucun peuple de nulle part ne doit vivre avec la violence quotidienne ; avec des attaques au couteau ou aux ciseaux ou à la voiture dans les rues. Il est très clair pour nous que le terrorisme, ces actes de terrorisme qui ont eu lieu méritent la condamnation qu’ils reçoivent. Et je tiens à exprimer aujourd’hui la condamnation complète pour tout acte de terreur qui prend des vies innocentes et perturbe la vie au jour le jour d’une nation », a déclaré Kerry.
« Israël a tous les droits du monde pour se défendre. Il a l’obligation de se défendre. Et il le fera et il le fait ».
Au cours d’une brève réunion à Ramallah tard dans la journée, Kerry a déclaré à Abbas, qu’il soutenait les efforts de l’Etat palestinien.
« Nous sommes déterminés à ce que deux Etats avec deux peuples vivant côte à côte, » a-t-il dit.
« Les Etats-Unis continueront à travailler aussi dur que possible pour atteindre ce but. »
Raphaël Ahren a contribué à cet article.