WASHINGTON – Le président américain Barack Obama ne permettra pas le vote de toute autre mesure critiquant Israël aux Nations unies avant la fin de son mandat, a promis mercredi Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale.

Quand il lui a été demandé par Jake Tapper de CNN si le secrétaire d’Etat John Kerry avait indiqué dans son discours de mercredi que les Etats-Unis apposeraient leur veto à toute autre résolution potentielle des Nations unies qui pourrait se présenter pendant la fin de la présidence d’Obama, Rhodes a répondu « oui ».
Depuis le vote de la résolution critiquant les implantations vendredi, Israël a exprimé ses préoccupations qu’une autre mesure soit présentée devant l’institution internationale, et que les Etats-Unis refusent à nouveau d’utiliser leur droit de veto.
Suite au discours de Kerry, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a noté que « les Etats-Unis, s’ils sont fidèles à leur parole, ou du moins s’ils sont à présent fidèles à leur parole, devraient à présent affirmer qu’ils ne permettront pas d’autres résolutions, pas de résolutions supplémentaires au Conseil de sécurité contre Israël. Point. Pas qu’ils porteront ou ne porteront pas, qu’ils ne permettront aucune [résolution supplémentaire] et qu’ils arrêtent ce jeu. »
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 25 décembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu pendant la réunion hebdomadaire du cabinet à Jérusalem, le 25 décembre 2016. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Rhodes a apaisé cette préoccupation, déclarant que « nous avons dit cela clairement encore et encore ».
La résolution 2334 des Nations unies affirme que les implantations israéliennes n’ont « aucun fondement en droit et constituent une violation flagrante du droit international », et appelle à l’arrêt complet de toute construction dans les zones qu’Israël a conquises pendant la guerre des Six Jours de 1967.
Elle demande également aux états « de faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 », une formulation dont Israël craint qu’elle n’entraîne une poussée des efforts de boycott et de sanctions, et dont un responsable israélien a prévenu qu’elle fournissait « un vent favorable au terrorisme ».
La décision a été soutenue par 14 des 15 membres du Conseil de sécurité.
Répondant aux accusations faites par Netanyahu de coordination entre les Etats-Unis et les Palestiniens sur la résolution, Rhodes a déclaré que « ce que je peux vous dire avec certitude, c’est que nous n’avons pas rédigé la résolution, et nous n’avons pas présenté cette résolution. »
John Kerry au secrétariat d'État, le 28 décembre 2016 (Crédit : capture d'écran YouTube)
John Kerry au secrétariat d’État, le 28 décembre 2016 (Crédit : capture d’écran YouTube)
David Keyes, porte-parole du bureau du Premier ministre, et Ron Dermer, l’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, ont chacun déclaré récemment à de nombreux médias américains qu’Israël avait des « renseignements à toute épreuve » qui démontrent que les Etats-Unis ont voulu promouvoir une résolution.
Netanyahu a déclaré mercredi qu’Israël possédait « des preuves absolument incontestables que les Etats-Unis ont organisé, fait avancer et porté cette résolution au Conseil de sécurité des Nations unies. »
Keyes a déclaré que ces preuves venaient de sources diplomatiques arabes, et Dermer a promis qu’Israël présenterait ces preuves à l’équipe du président élu Donald Trump, et que ce serait à la future administration de décider de partager ou non cette information avec les Américains.
Rhodes a également parlé de certaines critiques, selon lesquelles le conflit israélo-palestinien reçoit trop d’informations de l’administration alors que se déroulent dans le monde des crises bien plus graves.
« Je pense que c’est un faux argument de dire que parce qu’il y a beaucoup d’autres problèmes, nous ne devrions pas nous concentrer sur celui-ci », a-t-il déclaré.
« Le fait est que nous sommes concentrés sur celui-ci parce que les tendances actuelles sur le terrain, en particulier l’activité de colonisation israélienne actuelle, rendent la solution à deux états potentiellement impossible, et créent une réalité dans laquelle il y aura finalement une solution à un état, où la Cisjordanie est de plus en plus occupée par des colonies israéliennes », a déclaré Rhodes.