Un responsable égyptien a révélé mercredi que Le Caire travaillait pour convaincre les groupes palestiniens rivaux du Hamas et du Fatah de reprendre les pourparlers de réconciliation.
Les deux groupes restent profondément divisés, bien qu’ils sont  partenaires dans un gouvernement d’unité, qui n’a d’unité que le nom.
« Nos efforts sont en cours et continuent, malgré les événements dans la région », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Badr Abdel Atty, dans uneinterview accordée au site d’informations palestinien, Donia Al-Watan.
« Pour nous, la Palestine est le principal problème dans la région, et nous devons tout faire pour établir un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale. »
« L’Egypte est intéressée par la réconciliation palestinienne et est prête àINVESTIR beaucoup d’efforts pour parvenir à cela », a-t-il affirmé, selon le site d’informations israélien NRG.
« Sans réconciliation, la société palestinienne est divisée. Nous devons appliquer de la pression et tenir des réunions afin que le front palestinien soit uni et fort sur le chemin des pourparlers avec les Israéliens. »
Le responsable a expliqué que l’Egypte a également travaillé pour renouveler les négociations entre Israël et les Palestiniens.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Samiach Suchri, a agi pour rallier les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe à son initiative et apporter un renouveau dans les négociations entre Israël et les Palestiniens, a-t-il informé, en notant que l’Arabie saoudite a également été impliquée dans ces efforts.
Le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza (des mains des forces du président de l’AP Mahmoud Abbas) en 2007.
Abbas, le chef du parti rival Fatah, ne gouverne que la Cisjordanie depuis cette date. En 2014, le Fatah et le Hamas ont signé un accord de gouvernement d’union, mais les tensions persistent et les élections, initialement prévues pour la fin de 2014, ont été repoussées indéfiniment.
Les négociations de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne se sont effondrées après neuf mois en avril 2014, sur fond de récriminations. Chaque partie a  accusé l’autre d’avoir refusé de respecter ses engagements pris avant les négociations.
Les déclarations d’Atty surviennent après que des hauts responsables du Hamas ont confirmé mardi que certains des représentants du groupe résidant en dehors de la bande de Gaza ont mené récemment des discussions avec des hauts fonctionnaires du service des renseignements égyptien pour aborder les relations entre Gaza et le Caire.
Le site d’informations de Haaretzcitant des sources palestiniennes, a rapporté que le Hamas espérait que l’Egypte accepte de rouvrir le passage de Rafah.
L’article ne précise pas ce que l’Egypte veut du Hamas pour pouvoir avoir davantage confiance dans le groupe, qui est le dirigeant de facto de la bande de Gaza.
Des hauts responsables du Hamas ont révélé que, bien qu’il y ait déjà un début d’accord, il demeure un fossé entre les parties.
Le responsable basé à Gaza, Salah Bardawil, a déclaré aux médias locaux que les renseignements égyptiens comprennent que le Hamas ne participe pas à toutes les attaques contre l’Egypte, et que la réalité est très différente de la façon dont elle est dépeinte dans les médias égyptiens, qui accusent souvent le Hamas d’être responsable des attaques commises dans le péninsule du Sinaï.
« Il y a des contacts entre les parties pour mettre fin au blocus [de Gaza], mais vous ne pouvez pas appeler cela un rapprochement ou un retour à l’époque où la relation était forte », a déclaré Bardawil.
L’Egypte maintient un blocus naval et aérien serré autour de la bande de Gaza, visant à endiguer le flux d’armes dans l’enclave côtière et le passage des extrémistes au Sinaï. L’Egypte scelle régulièrement le passage frontalier de Rafah, souvent en réponse à des attaques dans le Sinaï.
Bardawil a noté que, malgré les progrès, le dirigeant du Hamas Khaled Meshaal n’avait pas été invité au Caire, et qu’il n’y avait aucune indication qu’il soit susceptible d’y être invité dans un proche avenir.
Des sources palestiniennes ont affirmé qu’une évolution clé des efforts visant à améliorer les relations est survenue au moment du couronnement de Salman bin Abdulaziz Al Saud en Arabie saoudite, en janvier.
Salman est considéré comme se méfiant moins des Frères musulmans, le mouvement dont est issu le Hamas, que son prédécesseur, et l’Egypte et l’Arabie Saoudite ne veulent pas voir le Hamas tombé sous le contrôle iranien, bien que Téhéran l’aide déjà depuis longtemps.