Des heurts ont éclaté dimanche entre extrémistes juifs, policiers, et Palestiniens lors d’un défilé marquant le 48e anniversaire de Yom Yeroushalayim.
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« Jérusalem a toujours été la capitale du peuple juif et celle d’aucun autre peuple », a de nouveau souligné dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Jérusalem divisée est un souvenir du passé, le futur appartient à une Jérusalem unie ».
Pour tenter de prévenir les incidents, la police avait déployé d’importants renforts d’hommes en uniforme et en civil. « Les forces de l’ordre feront preuve d’une tolérance zéro contre toute manifestation de violence physique ou verbale », avait prévenu la police.
Lors d’un incident, « des échauffourées ont opposé plusieurs dizaines de musulmans à un groupe de juifs », a indiqué la police dans un communiqué.
Deux officiers ont été blessés par des pierres lancées par des Palestiniens, et au moins quatre protestataires palestiniens arrêtés près de la porte de Damas, à l’entrée de la Vieille Ville, selon la police.
Un caméraman travaillant pour la chaîne de télévision française TF1 a été frappé par des manifestants juifs avec des mâts de drapeau, a rapporté à l’AFP le producteur Michael Illouz. Selon lui, Jamil Kadamani a été conduit à l’hôpital après avoir été frappé à la tête, au dos et aux mains.
Selon plusieurs témoins, des journalistes ont par ailleurs été bousculés par la police.
Selon d’autres, au moins deux Palestiniens ont été blessés lors des heurts. Une vidéo montre un homme emmené sur un brancard par un membre de la Croix-Rouge.
Des groupes de gauche, dont des jeunes du parti Meretz, avaient appelé à un contre-rassemblement pour dénoncer cette « marche de la haine ». Une centaine de personnes y ont participé, sans incident, selon un journaliste de l’AFP.
La marche de Yom Yeroushalayim est devenue un « lieu de concentration de groupes extrémistes » israéliens, et est marquée régulièrement par « des insultes racistes, des destructions de biens et des violences physiques contre des Palestiniens habitant Jérusalem », a dénoncé le groupe Tag Meir. Il a indiqué que ses membres allaient se rendre dans le quartier musulman, en tendant des fleurs aux habitants dans un geste de paix et de coexistence.
Par ailleurs, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche qu’il était encore possible de stopper un accord sur le nucléaire iranien dont il prétend qu’il permettra à Téhéran de se doter de l’arme atomique et que les grandes puissances espèrent obtenir avant fin juin.
« Il n’est pas encore trop tard pour retirer le plan qui va donner à l’Iran un accord lui ouvrant la voie à l’acquisition de l’arme nucléaire », a dit le Premier ministre au cours d’une cérémonie de Yom Yeroushalayim.
Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, la Russie et l’Allemagne négocient avec Téhéran un accord sur son programme nucléaire et espère le conclure d’ici au 30 juin.
L’objectif est d’empêcher la République islamique de mettre au point une arme nucléaire en échange de la levée des sanctions internationales qui ont des conséquences négatives sur l’économie iranienne.
Selon Israël, certains pays arabes sunnites et le Congrès américain, on ne peut faire confiance à l’Iran pour respecter un tel accord, qui de plus serait plein de failles.
« Nous sommes opposés à cet accord, et nous ne sommes pas les seuls », a dit Netanyahu, ajoutant qu’il est « nécessaire et possible d’aboutir à un meilleur accord ».
Les pays arabes, notamment ceux dirigés par des musulmans sunnites dans le Golfe, craignent qu’un accord sur le nucléaire ne puisse entraîner un rapprochement entre les Etats-Unis et l’Iran, pays chiite qu’ils considèrent également comme étant un des instigateurs des conflits au Yémen, en Syrie et en Irak.
Le président américain Barack Obama a tenté jeudi de rassurer les pays alliés du Golfe à l’occasion d’une réunion au sommet à Camp David sur le fait qu’un accord avec Téhéran ne se ferait pas à leurs dépens.
L’Iran a toujours affirmé que son programme nucléaire était à but exclusivement civil, notamment pour la production d’énergie et à des fins de recherche médicale, et que les inquiétudes internationales sur les risques que l’Iran se dote de la bombe atomique n’avaient pas lieu d’être.