C’est un moment de désespoir pour Donald Trump.

Il s’est aliéné de larges parties de l’électorat américain : héros de guerre et immigrants, musulmans et handicapés, femmes et …
Il s’agite dans tous les sens : sa rivale est droguée. L’élection est truquée.
La majorité de son parti a, tardivement, compris sa toxicité.
A la traîne dans les sondages, mais pas tant que ça, il a peu à perdre. Les chaînes, comme il l’a dit la semaine dernière, sont enlevées.
Et maintenant, faut-il demander, est-il – dans son style de « simplement dire à voix haute ce que les gens pensent tout bas » – en train de présenter également implicitement, tel un facteur de ce qu’il affirme être la mauvaise administration délibérée et la corruption des Etats-Unis, ces éternels boucs émissaires, les juifs ?
Il ne nous a pas nommés, pendant son discours acide et plein de ressentiment jeudi à West Palm Beach. Mais peut-être n’avait-il pas à le faire.
Le contexte était une série de documents publiée par WikiLeaks, qui montrent la relation confortable d’Hillary Clinton avec Wall Street. Le principal sujet abordé dans le discours au vitriol de Trump a été sa rivale démocrate méprisée.
Mais à mes yeux, et je ne suis pas le seul, il y avait des échos troublants dans son discours de la conspiration d’une « structure de pouvoir mondiale » et de « banques internationales » travaillant en équipe avec Clinton pour détruire les Etats-Unis. Des échos troublants, et des préoccupations importantes sur le message reçu par ses partisans.
Le candidat républicain aux élections présidentielles américaines Donald Trump à West Palm Beach, en Floride, le 13 octobre 2016. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)
Le candidat républicain aux élections présidentielles américaines Donald Trump à West Palm Beach, en Floride, le 13 octobre 2016. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)
Voici des extraits de ce qu’il a dit :
« C’est une structure de pouvoir mondiale qui est responsable des décisions économiques qui ont volé notre classe ouvrière, dépouillé notre pays de ses richesses et mis l’argent dans les mains d’une poignée de grandes corporations et d’entités politiques. »
« Regardez simplement ce que cet établissement corrompu a fait à nos villes comme Detroit, Flint, Michigan, et des villes rurales de Pennsylvanie, d’Ohio, de Caroline du Nord, et dans tout le pays. Regardez ce qu’il se passe. Ils ont dépouillé ces villes, et ont emporté la richesse pour eux, et enlevé nos emplois du pays pour ne jamais les ramener, à moins que je ne sois élu président. »
« La machine Clinton est au centre de cette structure de pouvoir. Nous avons vu cela de nos propres yeux dans les documents Wikileaks, dans lesquels Hillary Clinton rencontre en secret les banques internationales pour prévoir la destruction de la souveraineté américaine pour enrichir ces puissances financières mondiales, ses amis d’intérêt particulier, et ses donateurs. Si vrai. »
Est-ce tiré par les cheveux d’imaginer les forces les plus sombres d’il y a 80 ans dire quelque chose de similaire ? Est-ce de la paranoïa d’entendre les échos, comme je sais que d’autres les entendent, de l’Allemagne des années 1930 dans le discours insidieux de Trump sur les mécanismes mondiaux sinistres et immoraux, brandissant une influence médiatique, politique et financière immense, complotant secrètement pour la chute de la nation ?
Une partie de sa famille et sans aucun doute beaucoup de ses amis sont juifs. Il se présente comme un admirateur et partisan fervent d’Israël, et il n’y a pas de pénurie parmi ses partisans, probablement pro-Israël eux-mêmes, pour répondre à cela.
Il serait sans aucun doute horrifié par ces comparaisons, et soulignerait qu’elles sont infondées, que les échos sont imaginés.
Le public lève le bras droit comme l'a demandé le candidat républicain Donald Trump pour promettre qu'ils voteront pour lui, pendant un évènement de campagne au CFE Arena, sur le campus de l'université de Floride, à Orlando, le 5 mars 2016. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)
Le public lève le bras droit comme l’a demandé le candidat républicain Donald Trump pour promettre qu’ils voteront pour lui, pendant un évènement de campagne au CFE Arena, sur le campus de l’université de Floride, à Orlando, le 5 mars 2016. (Crédit : Joe Raedle/Getty Images/AFP)