La plupart des juifs israéliens soutiennent une hausse du pluralisme juif en Israël, et sont en faveur du droit à la liberté de mariage, a montré une étude publiée dimanche.
Le sondage, publié par l’Institut pour la politique du peuple juif (JPPI), a montré que plus de 60 % des juifs israéliens soutiennent la légalisation du mariage civil dans le pays.
Plus de 80 % ont déclaré que les juifs israéliens qui s’identifient comme traditionnalistes, orthodoxes ou laïcs sont tous « également de bons juifs », et 56 % des répondants pensent que le gouvernement devrait être « bien plus attentif » aux opinions des groupes minoritaires.
Environ 44 % ont déclaré qu’ils soutenaient l’intégration des non juifs dans le système scolaire.
L’étude, menée dans le cadre du pluralisme juif dans l’index d’Israël, avec le soutien de la fondation William Davidson, a interrogé 1 000 juifs israéliens adultes, dont 31 % se sont décrits comme complètement laïcs, 21 % laïcs-traditionnalistes, 23 % traditionnalistes, 10 % religieux, 10 % ultra-orthodoxes et 4 % libéral-religieux.
L’institut a défini le pluralisme juif comme « la condition dans laquelle les juifs en Israël et à l’étranger, de groupes sociaux, idéologiques et religieux différents, sans considération du sexe ou de l’ethnicité, devrait avoir une chance égale de faire valoir leur différence dans l’espace public ».
Bien que la plupart des répondants ont indiqué soutenir un plus grand pluralisme dans la société israélienne, certaines différences flagrantes demeurent sur la manière dont la hausse de la liberté religieuse devrait être mise en place dans l’Etat juif.
Plus de la moitié des répondants sont opposés aux « juifs épousant des non juifs », et la plupart s’opposent également à ce que les femmes portent des téfilins [phylactères] au mur Occidental.
Les membres des Femmes du Mur, avec taliths et téfilins, pour les prières du Rosh Hodesh au mur Occidental, le 4 décembre 2013. (Crédit : Hadas Parush / Flash90)
Les membres des Femmes du Mur, avec taliths et téfilins, pour les prières du Rosh Hodesh au mur Occidental, le 4 décembre 2013. (Crédit : Hadas Parush / Flash90)
Le sondage a de plus montré que 90 % des sondés ont un sentiment d’être « à l’aise » ou « très à l’aise » en Israël, bien que ceux se positionnant à droite (22 % des répondants) répondaient plus favorablement que ceux se positionnant à gauche (4,9 % des répondants).
L’étude a également examiné les attitudes publiques et les contributions perçues des différents groupes et secteurs de population.
Par un large écart, les soldats de l’armée israélienne mènent la liste de ceux qui contribuent le plus à l’Etat juif. En bas de l’échelle, on trouve les arabes musulmans israéliens et les ultra-orthodoxes, deux groupes qui ont traditionnellement la plus faible présence proportionnelle dans l’armée.
Au contraire, les druzes israéliens, une petite communauté arabophone dont les jeunes choisissent généralement de se porter volontaire pour servir dans l’armée israélienne, se classent largement plus haut sur l’échelle des groupes contribuant à la société.
Les juifs de Diaspora étaient également perçus de manière plus positive que les Israéliens qui ont quitté l’Etat juif pour vivre à l’étranger.
Selon JPPI, le sondage, qui s’inscrit dans une étude plus large sur le pluralisme en Israël et le peuple juif, s’est concentré sur les « juifs israéliens ».
« L’index est là pour fournir une mesure objective annuelle en ce qui concerne la capacité de chaque juif de se sentir chez lui dans l’Etat juif », a déclaré l’institut dans un communiqué.
« Il semble qu’il y ait un écart conséquent entre l’image problématique d’Israël pour certains membres de la communauté juive mondiale en tant que société libérale, ouverte et accueillante, et l’image qui est présentée par l’index. »
Selon le président du JPPI, Avinoam Bar-Yosef, la différence dans les réponses est représentative du débat en cours sur l’identité juive d’Israël.
« La différence résulte du souhait d’une majorité claire de préserver le cadre du caractère juif unitaire du pays et l’agenda des communautés de Diaspora, principalement libérales, qui veulent que l’Etat inclue quiconque s’identifie comme juif et désire se connecter à ses racines », a-t-il déclaré.